L’école buissonnière
Petite, je ne faisais l’école buissonnière que lorsque mes parents m’emmenaient en vacances en Guadeloupe au milieu de l’année scolaire. Ca énervait les profs et rendait jaloux mes petits camarades. Résultat : lorsque je revenais de cette semaine, bronzée, tout sourire et collier de coquillages (en gros en crânant un peu, beaucoup), non seulement je me tapais les contrôles en retard de la semaine (et je vous prie de croire que la notation était sévère) mais en plus mes copines faisaient la gueule. Sympa. Autant vous dire que je n’aimais pas le retour.
Après, en école d’ingénieur ça c’est nettement amélioré, il n' y avait plus de contrôles et mes copains buissonnaient avec moi (dans le bon sens du terme, hein, n’allez pas croire n’importe quoi). Du coup c’était plus tranquille. Certainement. Mais faut pas le dire aux parents.
Entre le collège et l’école d’ingénieur, j’ai pas séché, j’étudiais dur. Comme quoi je peux être sérieuse des fois.
Et depuis que je travaille pour de vrai, comme une grande, ben je ne sèche pas beaucoup non plus. Des fois je suis malade, mais ça tombe en général après un bon coup de collier, alors je reste dormir à la maison quelques jours et je retourne travailler. Mais cette année je n’ai pas été malade. Peut-être n’ai-je pas assez appuyé sur la pédale ? Peut-être. Mais je n’ai pas pris de vacances non plus.
Et là ce matin j’ai failli ne pas venir et retourner sous la couette. Mais comme j’avais déjà la mise en pli et les talons, je me suis dit « c’est trop con jeannette, sors toi les doigts du sac à main, aujourd’hui lundi, ça va le faire … »
Donc j’y suis allée.
Sauf que ça le fait pas. Non pas du tout.