Question de liberté et la femme au portrait
N'avez-vous jamais formulé le rêve de liberté ? Liberté totale, brute, sans compromis. Liberté de faire ses propres choix, liberté d'être soi ...
Oui mais quel prix cher à payer : solitude, doutes, rejet des autres ... Nager à contre courant n'est pas chose aisée. Qu'il en faut du courage pour dire non !
Et pourtant il y'en existe qui se lancent et c'est de Liberté que parle l'expo Gustave Courbet au Grand Palais. Je m'attendais à une leçon de clair-obscur mais c'est de beaucoup plus que cela dont il est question ici. Il s'agit d'une vie, au travers d'une oeuvre, de quelqu'un qui a choisit de dire non. Non au style de l'époque, non aux règles étalies, non aux conventions. Il traitera de ce dont il veut, sur le format qui lui scié le mieux et de la manière qu'il choisira. Evidemment la fin est tragique mais quelle force, quelle audace !
Si ses paysages m'indiffèrent un peu, j'ai par contre été hypnotisée par certains portraits. Celui par exemple d'une femme magnifique, une irlandaise à la longue chevelure blond-roux et au nez légèrement pointu, jusqu'à la voir juste à côté de moi. En effet la femme magnifique du portrait se tenait juste à mes côtés, enceinte et sublime. Je n'ai pas osé lui dire à quel point elle ressemblait à l'oeuvre juste sous nos yeux, elle n'avait pourtant pas l'air de se rendre compte du miroir sous son nez.... C'est fou parfois les coincidences.
J'ai manqué de courage mais j'aurais tellement aimé lui dire qu'elle était aussi belle, qu'il émanait d'elle la même force, la même présence que la femme du tableau. Tanpis, mais je m'en veux encore.
Je suis donc bien mal placée pour parler de liberté, moi qui n'ose pas dire, qui se fait manipulée par notre société de consommation (je ne vous parlerai pas de mes achats "soldistiques" au delà de toute mesure), qui y participe pleinement du lundi au vendredi. Et pourtant quelle folie, quelle joie ce serait d'envoyer tout valser. De dire non et d'oser penser autrement. Ben oui ça serait bien si ...
En attendant j'admire les Gustave Courbet de ce monde et leur femme au portrait.
PS : celui-ci s'appelle Jo, la belle Irlandaise. Courbet en était fou amoureux. Il a gardé le tableau toute sa vie et n'a jamais voulu le vendre.