Faux départ
Ma famille travaille dans, autour, avec, les avions. J'ai donc eu la très grande chance de beaucoup voyager. Chine, Alaska, New York, Guadeloupe, Seychelles, Suède, Budapest...
Mais j'ai aussi eu la très grande chance d'habiter les aéroports. Habiter, manger, vivre, dormir, bailler, s'ennuyer, lire, vomir, pleurer, rire, jouer, boire, attendre. Attendre sans savoir si oui ou non nous allions réussir à partir, à rentrer. Se battre pour la place de libre, rester attentif aux annonces d'enregistrement, espérer, désespérer.
C'est pourquoi aujourd'hui je suis ravie de pouvoir payer mon billet comme tout le monde, arriver à l'heure et prendre naturellement place à bord, sans avoir perdu la journée. C'est sans compter le surbooking et ses appels à récompenses : si vous donnez votre place, l'agence bonvol.com vous offre 300€ en bons d'achat.
Alors oui on a cédé et à bord nous n'avons pas pris place et à la maison nous sommes. Et moi comme une gamine, je pleure d'avoir raté l'avion et de ne partir que demain. A la différence près que demain je suis sûre de partir alors qu'avant non, sûrs nous l'étions de rien !